Ce qui suit a été extrait du bulletin Neue Feldpost avec la permission de l’éditeur. Nous voudrions le remercier de sa générosité aussi bien que nous remercions tous ceux qui ont contribué à cet article.

Le peloton de neuf hommes…
Toutes les informations concernant le peloton allemand d’infanterie est basé autour d’une unité qui est composée de 10 hommes. Une de nos premières indications nous vient d’un compte rendu de Alfred Becker, un ex-Gefreiter de la 326th Division de Volksgrenadier. Questionné sur les fonctions des 10 hommes au sein du groupe de combat, il a répondu :
« Je ne me rappelle pas 10 hommes (en automne 1944). Je ne peux pas me rappeler ce que nous avons eu en France, mais quand je suis revenu, je sais que nous avons eu seulement 9 hommes dans un groupe. J’étais un Stellvertretende Gruppenführer, ou le commandant auxiliaire du groupe. J’ai eu une carabine et une grenade fumigène. Plus tard, quand j’ai commandé le groupe, j’ai eu le Machinenpistole. Notre Gruppenführer était un Obergefreiter et a eu un Maschinenpistole et des jumelles. Il a également eu quelques drapeaux colorés pour faire croire aux avions américains que nous étions de leur côté (…) J’étais désigné pour porter les dits-drapeaux mais je les ai jetés plus tard. Il y avait un soldat qui portait la mitrailleuse, les deux aides ont porté les boîtes de munitions. Il y avait aussi quatre Schütz avec des carabines. J’étais censé employer ces quatre types pour protéger la mitrailleuse lourde. Ceci fait 9 hommes en tout, nous n’a jamais été 10. Après la première bataille, nous n’étions même pas 9, peut-être 6 environ parce que les autres avaient disparus. Nous pouvions obtenir de nouveaux types d’un autre groupe qui avaient perdu leur mitrailleuse lourde. Il ne fallait jamais perdre votre mitrailleuse. Si cela avait été le cas, on séparait les survivants et on les versait dans d’autres groupes qui avaient toujours leur armement lourd. Naturellement nous avons voulu rester ensemble le plus longtemps possible, mais après que la troupe originale ait été brassée plusieurs fois, cela n’a plus eu d’importance de toute façon… »
(d’une entrevue datée du janv. 12, 1989)
Et nous avons récemment reçu une bien meilleure information de M. Vince Milano, qui a développé une correspondance remarquable avec un certain nombre de vétérans, dont un qui était un ex-Hauptman dans le 916th régiment de grenadier (de la renommée de la Normandie). Ce vétéran, Hans Heinze, donne quelques détails concernant l’organisation de peloton pendant la campagne de Normandie :
« … du temps où je servais dans un groupe de combat les effectifs avaient été ramenés à 9 mais avec une augmentation de puissance de feu… pour la première fois le Gruppenführer, habituellement un Unteroffizier, portait un MP. Deux soldats étaient chargés de l’approvisionnement en munition de la mitrailleuse lourde sans affût. Cette équipe était dirigée par le Gruppenführer. Un homme avec un Schiessbecher, était dédié au tir de grenade au fusil. Un autre homme (le Gruppenführer auxiliaire avec une arme semi automatique) avec le grade d’Obergefreiter pouvait également commander les quatre autres hommes qui étaient armés avec des carabines. Ainsi, sur le papier, nous formions une unité de combat très efficace mais nous n’avons pas eu souvent cette formation. Beaucoup de fois, particulièrement dans le combat, le groupe était formé seulement d’environ 5-6 hommes comprenant l’équipe de mitrailleuse, commandée par un Obergefreiter ou un Gefreiter. Chaque homme a été requis pour porter les 200 cartouches additionnelles sur les bandes pour la mitrailleuses lourdes en plus de ce que portaient les deux chargeurs (1400 coups). Nous avons essayé de récupérer tous les MGs et d’autres armes qui nous donneraient plus de puissance de feu contre les ‘Amis (G.I.s). Naturellement chacun a porté autant de grenades qu’il pouvait transporter, elles pouvaient se révéler cruciales dans les combats de haies. Quand nous pouvions en obtenir, nous emportions aussi des Panzerfausts… »
(extrait de la correspondance de H. Heinze daté du mars 21, 1986, et inclus dans une lettre de V. Milano à E. Tobey daté du fév. 4, 1993).
Davantage de communication avec M. Milano a fourni les informations suivantes : Que les semi automatique étaient habituellement les G/K-43, ou (plus rarement) les G-41. Le lanceur de grenade a été généralement donné au grenadier le plus expérimenté dans l’équipe de fusiller. La raison de cette dernière coutume était parce que le Schiessbecher était une arme plutôt difficile à maîtriser.
On constate de légères différences dans l’équipement des groupes de combat comme rappelé par le témoignages de ces deux vétérans .On a identifié plusieurs raisons à cela. Il y a pu y avoir des difficultés d’approvisionnement de la 326th à la fin de la guerre. Une explication plus probable à cette disparité aurait été le niveau de formation de ces deux unités. La 352éme Division (de laquelle le GR 916 était un élément) a été identifiée comme unité bien instruite, motivée, et efficace dans le combat avant son engagement en Normandie. En revanche, on a tellement mal formé le 326éme, puisqu’il apparaît, (dans les mots d’Al Becker) »… que certains des hommes n’avaient même jamais tiré plus d’une demi-douzaine de cartouchières dans leurs carabines de formation… » On comprend avec les commentaires de M. Milano’s l’importance du niveau d’expérience requis pour actionner certaines armes (comme le Schiessbecher) , le 326th ne disposait pas d’un niveau d’instruction suffisant pour justifier l’octroi d’ armes comme le G-43 ou le lance grenade.
Pour finir, un commentaire plutôt plein d’humour sur l’autre extrémité de l’organisation allemande de peloton a été fournie par Ferdinand (Fred) Pleschik, un membre du bataillon 856 de Landesschützen de 1943 à 1944 :
« … quelles mitrailleuses ? Nous n’en avons eu, mon Dieu, pas la moindre, et peut-être 6 hommes dans notre groupe. Notre chef était un grand et gros Unteroffizier qui a eu un revolver qui lui brûlait la main chaque fois qu’il tirait. Il n’aimait pas l’utiliser, ce qui fût une bonne chose pour nous, car il avait des verres de lunettes profond comme des hublots, et il aurait pu blesser l’un de nous. Nous avons tous eu ces pistolets Russes, et devions toujours tenir le premier rôle sur le front. Ces pistolets étaient grands et malaisés, et étaient environ autant un instrument de précision qu’un marteau de forge. Il faut convenir pourtant qu’il était simple d’utilisation, juste le type de chose que vous pouviez confier à un certain Ivan sourd-muet, et qui ne nécessite pas plus de formation que l’utilisation d’une cuillère. Des grenades ? Ha ha ha. Si nous en avions eu, le vieux papa Strohman ne vous parlerait pas probablement ici aujourd’hui… nous en avions peut être eu quelques exemplaires avec une poignée … nous n’étions pas exactement l’une des meilleures unités, vous savez… « (d’une entrevue datée le 10 août, 1990).
Ainsi, les remarques précédentes ne s’adaptent pas à ce cas de figure… Puisque la majeure partie du temps on ne nous dépeint pas des unités de la qualité de celle de »Papa Strohman « , nous suivrons donc l’organisation des groupe de combat décrite par Becker et Heinze.
Par Eric Tobey, révisé par Jonathan Bocek traduit par David