La guerre ! Ce mot terrible annonciateur de désastres et de malheurs, claironnée et vendue comme bienfaitrice par les politiciens sans vergogne, cette guerre « noble » présentée comme une croisade auprès des peuples pour qu’ils s’entretuent. Cette « sale » guerre pour celui qui est obligé de la faire, doit être enrobée d’un papier cadeau brillant comme un miroir aux alouettes.
C’est ici que la propagande intervient, c’est elle qui va faire ce bel emballage, laver le cerveau des masses et vendre comme un pur produit de consommation non pas la guerre, mais « la bonne guerre », la transformant en même temps en mythe purificateur et salvateur avec d’un côté les gentils et de l’autre côté les « méchants » (très méchants). Il y a eux et il y a a nous !
Car les buts d’un conflit sont toujours plus ou moins occultes; jamais avoués dont les uniques bénéficiaires sont la plupart du temps des groupes d’intérêts économiques qui doivent trouver une justification auprès de l’opinion publique.
Contrairement à la veille de la 1ere Guerre Mondiale, où une certaine fièvre guerrière, certes entretenue, s’était emparée des populations, en 1939, malgré les efforts des politiciens et les exhortations outrancières des journalistes, les peuples sont plutôt pacifistes, dégoûtés par les boucheries de la « der des der » et échaudés par le bourrage de crâne qu’on leur a fait subir quelques années auparavant.
Quand on sait les horreurs que doit endurer le soldat moyen baignant quotidiennement dans la boue, le sang et la douleur et laissant derrière lui sa femme et ses enfants vivant dans les privations et l’angoisse, on se dit qu’il faut une sacrée motivation (au delà de l’autorité qui n’est rien sans l’assentiment populaire) que va lui insuffler la propagande.
Un conflit pour les reporters photographes, c’ est un matériau exceptionnel d’un point de vue strictement photographique. Par l’extrême expressivité des images et les images fortes liées à la guerre. Ces photographes ont une influence certaine sur l’opinion publique. Leurs photographies touchent l’individu au plus profond de lui-même, remue ses sentiments et éveille chez lui des convictions qui seront facilement canalisables par l’autorité qui les diffusent, Dépeindre l’ennemi sous les pires traits (c’est un monstre assassin) et glorifier ses propres soldats (nos soldats héroïques se battent pour la justice et la liberté).
Les photos vont rapprocher les combattants des non combattants et faire participer l’arrière à l’action. Les clichés pris par les photographes vont galvaniser le peuple.
Les photographes eux-mêmes vont s’engager et prendre parti. Ils ne seront plus des témoins objectifs, ils seront des acteurs partie prenante pour la cause qu’ils ont choisi ou pour le camp pour lequel ils doivent combattre et….photographier.
Ces photographes de l’extrême ont laissé des millions de clichés dont certaines vont faire le tour du monde. Ceux-ci vont saisir un instantané de la guerre figeant pour toujours un moment dramatique ou de gloire pour le soldat victorieux. Car la photo dit vrai, elle ne peut nous tromper, puisque le moment saisi sur le cliché est réel ! Naturellement la vérité est tout autre, car la photo ne montre qu’une partie de la réalité. N’hésitant pas à la mise en scène, les protagonistes figés sur le papier glacé vont devenir des icônes et devenir pour certains des symboles de victoire. Comme cette photographie de Evgueni Khaldei avec les frontoviki hissant un drapeau sur le reichstag en 1945. Cette mise en scène, après les combats fut retouchée ne serait-ce que pour faire disparaître les nombreuses montres à leurs bras qu’ils avaient volé. Cette photo illustrant la victoire de l’armée rouge faisant le tour du monde ne devait pas devenir un symbole de pillage. Belle revanche du photographe juif Evgueni Khaldei, et à travers lui l’Union Soviétique sur l’Allemagne nazie.
Cette image, comme le dira lui-même l’auteur, est directement inspirée de Joe Rosenthal et son cliché sur la pose du drapeau Us sur Iwo Jima, deux mois auparavant.
Ces deux photos marqueront le monde entier, devenant les emblèmes de la victoire sur le Japon et l’Allemagne.
Quelques années auparavant, lors de la guerre d’espagne, deux photographes deviendront aussi célèbres par leur engagement auprès des républicains. Tous les deux immigrés de Pologne et de Hongrie, Endre Friedmann, plus connu sous le nom de Robert Capa et David Szymin (David Seymour). Ils s ‘engageront tous les deux dans l’armée américaine et créeront plus tard l’agence Magnum.
Étant du côté des vaincus les correspondants de guerre allemands sont moins connus, pourtant ils ont opéré dans des situations extrêmement périlleuses tout en faisant des clichés exceptionnels.
Ces photographes sont engagées au sein des Propagandakompanien.
Crées le 16 Août 1938, elles sont engagées dans les 4 branches militaires allemandes de la Wehrmacht : Heer, Luftwaffe, Kriegsmarine et Waffen SS (ne sont pas constituées par la Wehrmacht mais par la SS qui les enrégimentera plus tard en 1943, dans le Standarte « Kurt Eggers » nom donné en l’honneur d’un écrivain mort dans son char de combat au sein de la division Wiking). Particularité pour le régiment Kurt Eggers qui comprendra en son sein plus de 15 nationalités et notamment en terme d’ovnis, des américains, britanniques et même néo-zélandais. D’où l’accent mis sur la fraternité européenne par la propagande. On y trouvera entre autre comme PK, le fils de Knut Hamsun, prix nobel de littérature ou encore Björn Björnson, fils du président islandais.
Toutes les unités des Propagandatruppen seront sous le commandement de l’OKW et plus particulièrement du général Hasso Von Wedel.
Cet officier d’état-major travaillera en liaison des services de renseignements de l’armée et du ministère de la propagande. L’hégémonie de la SS devenant omniprésente dans tous les rouages de l’Allemagne en guerre fit que ce dernier sera remplacé par le rédacteur de « Das Schwarze Korps », le Standartenführer Günther d’Alquen le 2 mai 1945 : Victoire de Himmler sur l’OKW et le ministère de la Propagande, mais victoire sans lendemain, toute action des propagandistes étant devenue impossible du fait de la saturation des allemands en terme de propagande et du chaos logistique et militaire.
Günther d’Alquen qui n’hésitera pas en 1940 sur le front de l’Ouest, suite à l’insatisfaction de Goebbels sur la livraison d’actualités récentes sur Amsterdam de la Wehrmacht, à prendre une voiture et foncer vers Amsterdam, à grimper sur les toits de la ville camera au poing, pour y prendre des prises de vue, les grandes lignes directrices de la guerre de propagande étant toujours données à l’OKW par le ministère de la propagande.
Mais d’abord qu’est-ce qu’un PK ? Un journaliste de presse ou de radio, un dessinateur, un cameraman, un photographe…..leur point commun, ils sont tous correspondants de guerre et sont tous à la pointe des combats; contrairement aux correspondants anglo-saxons qui suivent leurs troupes en gardant toujours une distance de sécurité suffisante. (Sauf cas particulier comme Robert Capa qui le paiera de sa vie en Indochine)
La grande différence est aussi le fait que les correspondants de guerre allemands sont avant tout des soldats, ayant fait leurs classes comme tous leurs camarades des autres unités. Et la Waffen SS d’en rajouter une couche en les envoyant auparavant en commandos de tranchées pendant six semaines. Toujours à la pointe des combats, ils ramènent des témoignages et des images spectaculaires.
Les résultats de cette méthode sont des pertes aussi élevés que les unités d’infanterie engagées sur le front. Néanmoins ces plumitifs ou photographes ressentiront les mêmes impressions que leurs camarades sur la ligne de feu avec des reportages ou des images à couper le souffle et un résultat qui ne sera jamais égalé par aucune autre armée. Ce réalisme de la guerre fera beaucoup pour les populations de l’arrière qui auront l’impression de participer elles-mêmes au camouflage d’une section, au bombardement en piqué dans un Stuka, aux premiers soins d’un camarade bléssé ou encore de participer à un coup de main et c’est bien sûr ce même réalisme destiné au peuple qui va l’encourager, forger sa volonté et sa croyance en la victoire….et dans la cause qu’il croit juste.
D’où viennent-ils ? La plupart sont des professionnels venant des métiers de la presse , des artistes, des écrivains… du moins pour les premiers temps. Ils disposent d’une Ersatz Kompanie (Potsdam, Vienne, Nuremberg…..) chargée de l’instruction, de l’intendance, des finances et de l’administration. Des stages de formation technique sont organisées dans des firmes photographiques ou cinématographiques. La Wehrmacht ayant raflé tous les professionnels dès le début de la guerre, la waffen ss eu recours à la formation interne, encadrés des quelques professionnels de « Das Schwarze Korps » (journal de la ss) pour former ses correspondants. Ces derniers ont des responsables chargés d’analyser, de conseiller au travers de rapports d’expertise jaugeant le travail des reporters sur le fond comme sur la forme, ce qui leur permet de se corriger et de s’améliorer, voire de faire réparer un défaut technique sur l’appareil, eux qui ne voient pas immédiatement leurs clichés partis dans les laboratoires mobiles.
Les PK font toujours partie d’une Propagandakompanie. Dans une unité de ce type on trouve outre des moyens de locomotion comme des motos, autos, camions , un matériel technique lourd comme des laboratoires photos mobiles pouvant traiter des milliers de clichés , des imprimeries avec rotatives pour imprimer des journaux de front et des tracts parfois même dans des trains spécialement équipés (par exemple le train « Gustlof » comprenant onze wagons engagés notamment sur le front de l’est en Hongrie lors des derniers mois de la guerre avec des rédacteurs hongrois, russes, slovaques et roumains.), des hauts parleurs puissants pouvant porter sur plusieurs kilomètres, des ballons ou encore des lances roquettes pour lancer des tracts, des bibliothèques ambulantes pour les troupes, un Junker 52, etc. Cette unité peut compter au moins 200 hommes : avec grosso modo une quarantaine d’officiers, une cinquantaine de sous-officiers et une centaine d’hommes de troupe. Dans les effectifs, il faut inclure une équipe de cinéastes, une équipe de reportage radio, une équipe de presse, des traducteurs, des techniciens, des conducteurs, etc…. qui se répartissent en général en section légère : 2 à 3 journalistes, 1 à 2 photographes.
La section lourde se compose de 4 à 5 journalistes, 2 à 3 photographes, une équipe radiophonique et une équipe de cameramen, avec un échelon de travail et un échelon d’exploitation.
En principe, une Propagandakompanie couvre un corps d’armée ou une Luftflotte pour la Luftwaffe. Les PK sont envoyées par leur compagnie pour couvrir telle ou telle unité. Lorsqu’une bataille importante ou un événement a lieu comme l’invasion en Normandie, la bataille de Koursk,etc..toutes les armes (WH, KM, LW, Waffen SS) envoyaient leurs meilleurs correspondants pour couvrir l’évènement. Avec un ordre de mission en poche, le photographe était envoyé dans le cœur même de l’évènement c’est à dire au cœur de la bataille. Une course ou une émulation s’établissait entre eux pour décrocher la photo qui allait faire le tour des manchettes. D’ailleurs les PK avaient toujours l’honneur d’ouvrir les Deutsche Wochenschau avec leur nom défilant à l’écran pour ceux qui avaient leur reportage diffusé.
Ceux qui étaient tombés sur la ligne de feu avaient aussi l’honneur de figurer dans les actualités ou dans les journaux. Certains ne ramèneront pas seulement des photos, mais aussi des décorations prestigieuses pour s’être battu courageusement contre l’ennemi. L’appareil photo ou le stylo ne les empêchant nullement de participer à un assaut et de se battre comme n’importe quel grenadier.
Pour exemple : le ss-kriegsberichter Peter Adendorf était décoré du badge d’assaut en bronze des chars avec entre autres l’insigne du corps à corps en argent (30 jours consécutifs de combat au corps à corps).
Le Kriegsberichter der Luftwaffe Johannes-Matthias Hönscheid , PK dans les parachutistes, avait pour décorations : les croix de fer 1ère et 2è cl, la Deutsches Kreuz im Gold, l’insigne des paras et des combats au sol pour l’armée de l’air, l’insigne du corps à corps, de destructions de chars ennemis avec une arme individuelle et enfin…la Croix de Chevalier ! Cette dernière attribuée pour un fait d’arme lorsqu’il était engagé dans le IIIè Bataillon Parachutiste en Sicile. Ces deux exemples montrent à quel point, les PK étaient au centre de la tourmente !
Ci-contre le PK Hönscheid décoré par son patron (Von Wedel), on le voit en tenue de la Heer (il arrivait que certains changent d’arme, à leur demande ou au gré des besoins de la Wehrmacht). Pour les affectations on trouvera même des PK « prêtés » par la Waffen ss à la Kriegsmarine pour faire des reportages sur des U-boot.
Une différence notable entre les 4 branches armées de la Wehrmacht : seules les compagnies de PK de la Heer et de la Waffen SS font de la propagande active auprès des populations ou de la subversion contre les armée ennemies avec traducteurs et volontaires étrangers. Ceux de la Luftwaffe et la Kriegsmarine ne comprennent que des photographes et des cameramen.
Les Reporters et la presse de la Luftwaffe
Pour donner un chiffre, en 1942 les Propagandatruppen disposent de 150 000 personnes y compris les auxiliaires féminines, dont 285 cameramen et 1329 photographes, journalistes et reporters.
Chaque PK porte naturellement l’uniforme de son arme (Heer, Luftwaffe…)
Le liseré de pattes d ‘épaules est d’abord jaune citron des transmissions. (en effet la compagnie de propagande est rattachée au régiment de transmissions d’armée). A partir du 14 octobre 1942, le liseré deviendra gris clair devenant ainsi une arme totalement autonome et reconnue comme telle. Tous ne portent pas la bande de bras, dans la heer, la bande de bras « Propagandakompanie » est surtout portée en début de guerre. La plus utilisée sera celle de la Waffen-ss. D’ailleurs celle-ci sera portée uniquement par les reporters de terrain, la bande de bras KB-A (Kriegsberichter Abteilung), pour les autres membres de la compagnie (techniciens, traducteurs, etc…).
Ils portent tous leur arme individuelle qui en font des soldats à part entière et utilisent le célèbre Leica de format 24×36. C’est un appareil robuste qui dispose de remarquables optiques. Les Filmberichter quand à eux utilisent comme caméra, une Arriflex 35. Caméra reflex de 35 mm utilisant des optiques Zeiss.
La majorité des photos sont en noir et blanc. Plus rarement la couleur comme Kodachrome (rarement) ou Agfa Color Neu, pellicules à trois couches d’émulsions (rouge, vert et bleu). Ces photos couleurs seront publiées dans le très célèbre Signal, traduit dans 20 langues avec un tirage de 2,5 millions d’exemplaire ou dans Die Wehrmacht. Les photographes les plus connus sont par exemple, Arthur Grimm, Hans Hubmann, Bruno Wundshamm ou encore Walter Frentz ayant pour particularité d’avoir surtout utilisé de la couleur. Leurs clichés sont encore publiés aujourd’hui.
Les Pk ne voient pas tout de suite le résultat de leurs clichés. Les pellicules sont envoyées dans les laboratoires photos, puis passent devant l’officier de la censure, pour finir par être publiées dans la presse pour les meilleures d’entres-elles.
Ci-contre, une belle photo de propagande en couleur. Le Landser est en bonne santé, martial avec un rien négligé, le soleil brille, la tenue impeccable, pas de sang, pas de douleur, pas de carnage, pas de doute, bref, une photo de victoire; la force tranquille ! Ce genre de clichés rassurent les familles à l’arrière et incitent les jeunes gens assoiffés d’idéal à s’engager dans l’armée allemande. (Genre de photos que l’on retrouve dans toutes les a rmées du monde d’ailleurs)
On voit ici l’exemple d’une photo prise en Pologne en 1939 (la légende de la photo décrit la sépulture d’un des premiers soldats allemand tombé le 2 septembre 1939) et son passage par la censure. Le document nous apprend le nom du Pk, la date de prise de vue, un résumé de la photo et le n° de l’unité. La Propagandakompanie 689. On peut ainsi suivre le parcours de cette unité.
Gliederung d’une Propagandakompanie en 1941 (dont la PK 670)
Gliederung des Propaganda-Truppen en 1943
Les actualités filmés sont prises par les Filmberichter puis envoyées à Berlin par avion postal, où les films sont développés, passent à la censure avant leur exploitation en salle, dans les fameux Deutsche Wochenschau. Chaque semaine 20000 à 30000 mètres de pellicule partaient à Berlin. Sur ce matériau brut était rajouté le son, la musique, les commentaires, le tout parfaitement synchronisé. Au préalable, sur la multitude d’images des diverses unités et des divers front étaient retirées le meilleur pour en faire une actualité aussi héroïque que percutante dans une dynamique la plus réaliste possible. Il en ressortait 2400 copies permettant d’être diffusé dans tout le Reich. Vu le nombre important de copies, la couleur était exclue, d’où la préférence en noir et blanc.
En plus du délai de production d’environ deux semaines, il fallait prévoir l’intervention de Goebbels lui-même dans le choix d’une musique ou d’une correction d’un commentaire. Il interviendra en personne pour choisir Franz Liszt pour synchroniser le bombardement de Sébastopol par « Dora », la pièce d’artillerie géante sur rail. Ces images prises en juin 42 furent diffusées en juillet 42.
Le travail des Pk se traduit aussi par des œuvres plus « artistiques » comme des peintures ou des dessins, exposées au public ou imprimés dans des livres ou sur des cartes postales.
Que sont devenus ces correspondants de guerre ?
Pour ceux qui ont survécu aux cinq années de combats et aux camps de prisonniers, malgré le traumatisme de la défaite, ils feront pour certains une brillante carrière après la guerre, quelques-uns allant même travailler pour le Rider’s Digest !
Le récipiendaire de la croix de chevalier Hönscheid, deviendra rédacteur en chef et éditeur à Munich.
Joachim Fernau deviendra un célèbre écrivain,
Lothar-Günther Buchheim est l’auteur du best-seller « Das Boot », récit tiré d’un reportage dans un U-boot. Puis fondera une maison d’édition sur des livres d’arts et ouvrira son propre musée,
Wilhelm Petersen, artiste peintre continuera sa carrière avec de multiples expositions de ses œuvres,
Karl Holzamer deviendra directeur de la chaine télé ZDF,
Henri Nannen, éditeur du célèbre magazine Stern,
D’autres continueront leur carrière de photographe pour le civil ou pour la presse comme Hans Lachmann, Horst Grund qui filmera les Jeux olympiques de 1953,
Jürgen Thorwald, écrivain, Ernst Rowohlt, éditeur, Peter Von Zahn, journaliste pour la télévision, etc…
Si les Pk ont donné une certaine image du soldat allemand héroïque et sûr de sa victoire, ils ont aussi montré malgré eux à travers les 2 millions de clichés, une guerre cruelle, comme la photo couleur de Hugo Jäger avec ce soldat allemand blessé qui vient de perdre son bras et ces visages sans espoir des grenadiers qui en 1945 ne sont plus les mêmes qu’en 1940. Malgré tous les artifices, les discours sur les armes secrètes ou les hypothétiques alliances de la dernière heure, la défaite prochaine transparait dans les actualités brisant peu à peu les dernières illusions. Il n’en demeure pas moins que cette masse de photos et de films restera aujourd’hui pour les historiens et les passionnés une source inépuisable d’informations.
- Farbaufnahme der Propagandakompanien (photos couleurs de plusieurs PK sur les campagnes de 1940)
Waffen SS im Westen, Blitzkrieg 1940 ( photos Noir et Blanc du PK Friedrich Zschäkel) - 39/45 magazine n°159, les photographes de la Wehrmacht, François de Lannoy
- L’oeil du IIIè Reich, Walter Frentz le photographe de Hitler, collectif, ed. Perrin
- L’aventure photographique, (les reporters de guerre) 150 ans d’histoire de la photographie, Pierre Azoulay et Roger Thérond, documentaire tv
- Das Wort als Waffe, Eric Kaden, ed. Winkelried
- La waffen SS (l’instrumentalisation politique), Jean-Luc Leleu, ed. Perrin
- Le mythe de la bonne guerre, Jacques Pauwels, ed. Aden
- La fabrication du consentement, Noam Chomsky, ed. les Arènes
- www.lexikon-der-wehrmacht.de
« Les reporters de guerre honorent la profession photographique. Ceux qui sont morts sur les fronts de l’actualité, ceux qui ont été blessés dans leurs corps. Mais aussi les vivants qui ont laissé sur les champs de bataille leur jeunesse, leurs illusions, un peu de leur âme.
C’est une armée de fantômes qui nous accompagne. » Roger Thérond